Où faire du sport dans la métropole de Bordeaux ?

Le Matmut Atlantique, la patinoire de Mériadeck ou encore le vélodrome du cours Jules Ladoumègues. Bordeaux a semble-t-il la main sur les grands équipements sportifs de la métropole. Mais qu’en est-il du reste ? Où faire du foot, de l’escrime, ou encore de la pelote basque et du squash? Qui de rive droite ou rive gauche est la mieux équipée en la matière ? Retour sur la répartition inégale des équipements sportifs au sein des vingt-huit communes de Bordeaux Métropole.

 

2 466. C’est le nombre d’équipements sportifs publiques disponibles sur l’ensemble de la métropole. Parmi eux : des terrains de foot, des pistes d’athlétisme, des zones de lancer de poids, ou encore des frontons de pelote basque. L’ensemble est mis à la disposition de la population de chacune des villes de Bordeaux Métropole, soit un total de 753 657 personnes. En moyenne, il y a 3,3 équipements pour 1 000 habitants. Cependant, certaines communes ont une moyenne bien au-dessus de ce chiffre. 

Saint-Vincent-de-Paul, commune peuplée de seulement 1 005 habitants, compte pas moins de 11 installations sportives pour 1 000 habitants. Numéro une du palmarès,  elle devance de loin, voire de très loin des villes aux densités et superficies plus grandes, comme Talence, Pessac ou Lormont. Située à la 26e place, la ville de Bordeaux n’a, quant à elle, pas fière allure. Comment expliquer un tel rendu ? Sans doute par la taille de la ville. Moins une ville compte d’habitants, plus elle a de chances d’obtenir des aides financières de la part des institutions départementales.

Pour autant, les communes les mieux dotées ne se satisfont pas forcément de leur situation, comme l’explique Patrick Champagne, conseiller municipal à Saint-Vincent-de-Paul. « Ça fait vingt ans qu’on fait des projets, lesquels, très souvent, n’aboutissent pas », estime ce dernier. La faute à qui ? À Bordeaux Métropole, qui, selon lui, parvient à faire pression sur la préfecture pour empêcher la mise sur pieds de nouveaux projets quand elle a besoin de place pour y construire ses propres desseins.

Les chiffres font apparaître un constat supplémentaire. En dehors des disparités entre les villes de Bordeaux Métropole, liées à leurs superficies différentes, c’est un écart entre les rives droite et gauche de l’agglomération qui saute aux yeux.

Bien moins fournies en équipements sportifs que leurs voisines de l’autre côté de la Garonne, les villes de la rive gauche disposent en moyenne de 2,9 équipements pour 1000 habitants. A contrario, la rive droite possède en moyenne 5,2 installations sportives publiques pour 1 000 habitants. Soit près de deux fois plus que la rive gauche. Les communes de la rive droite seraient-elles plus avantagées ?

Pas forcément. Certaines d’entre elles ont tout simplement fait le choix de mutualiser leurs équipements. Dans le cadre du Grand projet des villes, un regroupement de communes qui réunit Bassens, Cenon, Floirac et Lormont, ces dernières ont entamé conjointement une modernisation de leurs installations sportives. Des villes comme Carbon-Blanc et Bassens partagent notamment les frais de la piscine de Bassens.

 

Bordeaux, mauvais élève, mais…


Du côté de la principale ville de la métropole, les chiffres sont peu reluisants. Avec seulement 2,3 équipements sportifs pour 10 000 habitants, Bordeaux n’est devancée que par Villenave-d’Ornon et Bègles au classement des villes les moins bien dotées. Pour certains sports, le manque est plus criant encore. Rapportée à sa population, Bordeaux est la deuxième ville de la métropole comptant le moins de terrains de football, derrière Saint-Vincent-de-Paul, qui n’en compte… aucun.



Autre particularité bordelaise, bien connue celle-là : le manque de piscines. La piscine Galin fermée pour travaux jusqu’en 2019, la ville de Bordeaux, 247 688 habitants, ne dispose à l’heure actuelle que de trois piscines couvertes. Soit seulement une de plus qu’Ambarès-et-Lagrave et ses 14 609 habitants.

Mais alors, pourquoi si peu d’équipements sportifs à Bordeaux ? Il est certes plus difficile de trouver de la place pour en construire en ville qu’en périphérie, où la densité de population est plus faible. Mais cette explication semble insuffisante. Le service des équipements sportifs de la ville, qui aurait pu nous en fournir d’autres, est resté injoignable.

Malgré tout, la neuvième ville de France reste, pour certains sports, le véritable centre de la métropole. Sur les huit salles d’escrime que compte l’agglomération, trois sont à Bordeaux. Pourtant, la pratique de l’escrime à Bordeaux reste problématique : « Quand je suis arrivé à Bordeaux, j’ai voulu reprendre l’escrime mais je me suis vite aperçu que les salles étaient toutes très loin de chez moi. » confie Camille, étudiante.

Au niveau de l’athlétisme, avec près d’un quart du total des équipements de la métropole, la ville tient, là encore, largement son rang.

 

Un podium qui étonne

Sur les 2 466 équipements sportifs que compte Bordeaux métropole, certains sports sont bien mieux dotés que d’autres. Sans surprise, le tennis et le football caracolent en tête du classement. Logique, puisque ces deux sports réunissent le plus de licenciés.

Plus étonnant, l’athlétisme se hisse à la deuxième place du classement. Cela s’explique par la présence de plusieurs types d’équipements dans la même enceinte. Ainsi, lorsqu’un sautoir en longueur  et une zone de lancer de poids sont présents en bordure d’une piste, ils sont comptés indépendamment.

Capture d’écran 2016-05-23 à 15.33.38

La pelote basque, le sport local

duburg 18

À Bordeaux, difficile d’échapper à la pelote basque pour les amateurs de sport de raquette. Avec pas moins de cinq frontons en centre-ville, ce sport historique attire une population d’amateurs et de néophytes. C’est le cas de Tarik, 28 ans et depuis peu à Bordeaux : « Avant je faisais du squash. Mais j’ai décidé de me laisser tenter par la pelote basque depuis que je suis arrivé. Finalement ce sont deux sports assez similaires, alors j’ai voulu privilégié le sport local. » Et si la pelote basque a autant de succès, c’est en grande partie dû à son accessibilité : « Il y a un fronton juste à côté de chez moi en libre accès et puis le cadre est sympa, au bord de la Garonne. » ajoute Tarik.

27189863575_717bd97972_o

Valentin Etancelin, Hadrien Claveau et Antoine Le Goff

Lire le making-of de cette enquête